Rire c'est bon pour la santé

Attention : ce texte peut contenir des traces d’humour. Dans une campagne politique, il paraît que rire un peu n’est pas interdit. Selon un certain conseiller fédéral, rire serait même bon pour la santé.

Les décorations de Noël ne devraient pas nous tromper: la campagne pour l’acceptation de la nouvelle Constitution a bel et bien démarré. Le comité en faveur du texte a présenté ses arguments à Salquenen début décembre. Et les adversaires de la Constitution se font peu à peu connaître. Ils ne rattraperont toutefois pas le comité du non de l’UDC haut-valaisanne, lancé en 2022 alors que les travaux étaient encore en cours. Imbattable ! 

Au fil des 4 ans de travaux de la Constituante, quatre catégories d’adversaires se sont révélées. Chaque catégorie a ses raisons, parfois très différentes des autres. Mais celles-ci sont combinables à souhait ! Pour mieux s’orienter dans la campagne, voici un petit trombinoscope des adversaires-types de la nouvelle Constitution. 

Monsieur-Madame J'aime pas cet article

Monsieur-Madame “J’aime pas cet article”

Un article qui ne vous plait pas, et ce sera non. Certains n’aiment pas le “Au nom de Dieu Tout-Puissant” du Préambule et ils menacent de refuser le texte pour cette seule raison – même si cela signifie conserver l’ancienne Constitution, qui débute pareil.

Après 4 ans de travaux à la Constituante, nous n’avons rencontré personne qui était 100% d’accord avec tous les articles. C’est le sens même d’une révision complète, avec ses arbitrages et ses compromis. Même la personne qui a gagné le plus de votes à la Constituante (Bernard Troillet, du groupe Le Centre) n’en a gagné que 85% et pas 100%. Le vote du 3 mars portera sur un choix entre la Constitution de 1907 et une nouvelle proposition globale, avec sa cohérence et son équilibre, et non sur un article en particulier.

Monsieur-Madame Je perds du pouvoir

Monsieur-Madame “Je perds du pouvoir”

La nouvelle Constitution va changer des choses, c’est bien son but. Par exemple, le Conseil d’Etat n’aura plus 5 membres, mais 7 membres. Les “préfets” seront remplacés par des “coordinateurs régionaux” nommés par les communes et non plus par le Conseil d’Etat. Alors bien sûr, ceux qui “perdent” dans le changement ne sont pas tout feu tout flamme pour le projet. Imaginez par exemple que vous soyez dans un comité avec un total de 5 personnes (vous avez donc 20% du pouvoir) et que ce comité doive accueillir 2 membres de plus…

Face à ces adversaires, nous devons garder la vision du bien commun. La nouvelle Constitution propose une mise à jour des structures institutionnelles et démocratiques du canton. Lors du vote du 3 mars, il faudra prendre le recul nécessaire : ces structures permettent-elles une juste représentation du canton, une garantie des droits politiques des personnes résidentes, un juste partage du pouvoir à long terme, pour les générations futures?

Monsieur-Madame "J'aime pas la Constituante"

Monsieur-Madame “J’aime pas la Constituante”

Depuis 2018, il est clair que certaines personnes n’aiment ni l’idée de réviser la Constitution, ni l’idée qu’une Constituante le fasse. Sans surprise, après 4 ans de travaux, ces personnes sont contre le résultat final. Qui l’eut parié ?

En 2018, une grosse majorité du peuple valaisan a voté en faveur d’une révision complète par une Constituante. Les 130 élues et élus se sont mis au travail et ont fourni un résultat probant. Un projet concret de charte fondamentale est sur la table, écrit par 130 membres de la Constituante élus démocratiquement et représentant toutes les sensibilités politiques et régionales du canton. Le vote demandera de choisir entre ce projet et l’ancienne Constitution de 1907.

Monsieur-Madame "C'était mieux avant"

Monsieur-Madame “C’était mieux avant”

Une Constitution de 1907 ou une Constitution de 2024 ? Certains pensent que tout était mieux avant. Moins compliqué, moins besoin de discuter avec tout le monde, moins cher. Alors pensez bien: les technologies numériques, l’égalité homme-femme, le monde du travail changeant, un canton dépendant financièrement de la Confédération, le changement climatique… tout ceci ferait mieux de rester caché. C’était définitivement mieux avant. Qui sait : un “non” dans l’urne le 3 mars prochain pourrait bien ramener cet âge d’or fantasmé?

Le texte proposé remplit la mission donnée par le peuple valaisan en 2018: poser les bases d’un canton capable de faire face aux défis d’aujourd’hui et de demain. La nouvelle Constitution reflète la réalité du présent et donne au canton les outils pour affronter les défis à venir. Alors, 1907 ou 2024 ?

Bien sûr, ce petit trombinoscope de poche est un peu caricatural. Mais en fin de compte, il pourrait nous être bien utile dans les prochaines semaines de campagne. N’hésitons donc pas à l’utiliser la prochaine fois que nous entendrons quelqu’un dégainer des arguments contre la nouvelle Constitution :
— Alors, à qui ai-je affaire ?

 

 

Images: les fameux Monsieur-Madame de Roger Hargreaves